Chimiothérapie : les prothèses capillaires bientôt remboursées à 100 % ? (PLFSS 2023)
Un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2023, déposé par le gouvernement, prévoit d’élargir le 100 % santé - à savoir le remboursement intégral, sans aucun reste à charge pour la patiente - aux prothèses capillaires pour les femmes atteintes d’un cancer et traitées par chimiothérapie.
L’amendement fait suite à un constat : chaque année, plusieurs dizaine de milliers de femmes sont frappées par un cancer. Parmi elles, 350 000 sont traitées par chimiothérapie (20 % pour des cancers du sein et 20 % pour des cancers hématologiques) et subissent une perte de leurs cheveux, directement provoquée par le traitement.
Or seules une minorité - 50 000 patientes - ont bénéficié d’une perruque prise en charge par l’Assurance maladie, « laissant apparaître que trop de femme renoncent encore à ces prothèses pour des raisons financières ». Une analyse appuyée par un récent rapport de la Caisse nationale de l’Assurance maladie (CNAM), qui suppose que cet écart « suggère un renoncement important ».
Mais pourquoi, alors même que certaines perruques sont déjà remboursées (parfois en intégralité) par la Sécu ? Pour le comprendre, il faut aller voir ce que rembourse à ce jour l’Assurance maladie en matière de prothèses capillaires. Elles ne correspondent pas aux attentes des femmes, tant au niveau du confort qu’au niveau de l’esthétique, d’après l’analyse de la CNAM :
- La perruque en cheveux synthétiques dont au moins 15 cm² sont implantés à la main, ne peut pas dépasser 350 €, une somme prise en charge à 100 % par l’Assurance maladie. Mais les patientes recherchent majoritairement des prothèses réalisées avec des cheveux naturels
- La perruque faite avec au moins 30 % de cheveux naturels ou de cheveux synthétiques dont au moins 30 cm² sont implantés à la main ouvre droit à la prise en charge lorsque son coût est de 700 € maximum (un montant très faible par rapport au prix du marché de ces prothèses capillaires, indique la CNAM). Et dans ce cas, seuls 250 € sont remboursés par l’Assurance maladie.
S’il est adopté, l’amendement du gouvernement devrait permettre l’amélioration de la qualité et des caractéristiques des perruques bénéficiant d’une remboursement de l’Assurance maladie.