Dispositif obligatoire de prélèvements et de prestations, le système d’assurance maladie public joue un rôle majeur dans la redistribution en France (…). Si l’on tient compte de l’ensemble des transferts publics, qu’ils soient monétaires (impôts, taxes, prestations) ou en nature (éducation, santé, aide au logement…), l’AMO contribue à hauteur de 20 % à la réduction des inégalités.
L’assurance maladie publique contribue fortement à la réduction des inégalités de revenu (étude de la DREES)
                    Une étude de la DREES publiée le 15 février 2022 met en exergue la forte contribution de l’assurance maladie publique (ou assurance maladie obligatoire) dans la réduction des inégalités de revenu en France. Zoom sur cette étude.
Des prestations d’assurance maladie publique plus élevées chez les ménages modestes
L’étude relève d’abord que l’assurance maladie obligatoire (AMO) prend en charge en moyenne plus de 5 000 euros de frais de santé par ménage et par an au titre des remboursements de soins. Ces prestations sont plus élevées dans les milieux modestes, qui touchent en moyenne 6 000 euros de prestations par an, contre 4 400 euros chez les ménages plus aisés.
Cette disparité, pour la DREES, s’explique aussi par l’état de santé des ménages modestes, qui est en moyenne plus dégradé que le reste de la population. Ainsi, parmi les personnes du 2ème et 3ème dixième de niveau de vie :
- Un cinquième ont plus de 65 ans ;
 - Plus de 18 % se déclarent en affection de longue durée (ALD) ;
 - Plus de 9 % se déclarent en mauvaise ou en très mauvaise santé.
 
Dans le 1er dixième de niveau de vie, les prestations sont plus faibles. Cela s’explique par un effet d’âge : les 10 % les plus modestes sont plus jeunes que le reste de la population. Leurs besoins de soins sont donc en moyenne plus faibles que ceux des groupes aux revenus un peu plus élevés.
Prestations et financement de l’AMO, vecteurs de réduction des inégalités sociales
Pour la DREES, les inégalités sociales de santé accentuent cet effet redistributif apparent : c’est notamment du fait de leur moins bon état de santé que les ménages les plus modestes perçoivent en moyenne des remboursements plus élevés que les plus aisés. Le montant de leurs prestations serait ainsi diminué de 14 % si la probabilité d’être en ALD et plus généralement l’état de santé à âge donné était les mêmes que dans le reste de la population.
Le financement contribue également, dans une moindre mesure, à la réduction des inégalités de niveau de vie grâce à sa progressivité : les contributions au financement des 10 % les plus riches sont plus de 14 fois supérieures à celles des 10 % les plus modestes.