Le nombre d’accidents du travail diminue mais pas pour tout le monde
 
                    En 2016, la fréquence globale des accidents du travail (AT) s’est stabilisée à 33,8 AT pour 1 000 salariés. Ce niveau, considéré comme « historiquement bas » d’après le rapport sur la santé et sécurité au travail publié jeudi 14 septembre par l’Assurance maladie, cachent des réalités très différentes.
Le nombre d’accidents du travail ne cesse de diminuer
En 2016, un million de sinistres (accidents du travail, de trajet et maladies professionnelles) ont été reconnus et pris en charge. Parmi eux, 764 000 ont entraîné un arrêt de travail ou une incapacité permanente.
Le taux d’AT a diminué de 0,3 % par rapport à 2015, mais surtout de 10 % par rapport à 2002.
Quels sont les métiers les plus touchés par l’accident de travail ?
Ces bons chiffres sont en particulier dus à une diminution du nombre d’accident du travail dans le secteur du bâtiments et travaux publics (BTP). Ces salariés, en première ligne, sont amenés à transporter des charges lourdes, mais les actions de prévention dans ce secteur ont permis de faire diminuer de 3,1 % les accidents, l’année dernière. En dix ans, ils ont reculé de 29 %. 
 Cependant, ils restent encore à des niveaux élevés avec 60 accidents pour 1 000 salariés par an.
Le bilan est moins positif du côté des personnes travaillant dans le secteur des services à la personne. L'assurance maladie note une augmentation de 45 % des accidents depuis dix ans parmi ces professionnels.
Quelles sont les accidents de travail et maladie professionnelles les plus courants ?
La première cause d’accidents du travail reste la manutention manuelle (53 %), viennent ensuite les chutes (25 %) et les accidents lors de l’utilisation d’outillage manuel (9 %).
Parmi les accidents du travail dus à la manutention, les lombalgies (maux de dos) sont en nette augmentation. Elles représentent 20 % des accidents du travail, soit sept points de plus qu’en 2005.
Par ailleurs, les pathologies psychiques sont de plus en plus courantes. L'assurance maladie déclare recevoir trois fois plus de demandes de prise en charge qu'en 2011. Le nombre de dossiers acceptés a augmenté de 40 %, parmi eux le syndrome d’épuisement professionnel, ou burn out, figure en bonne place.
Enfin, si les maladies professionnelles ont globalement diminué de 4,3 %, notamment grâce à une baisse des troubles musculo-squelettiques (- 4,1 %) et des maladies liées à l’amiante (- 9,5 %), les cancers professionnels et les affections psychiques ont respectivement augmenté de 10 et 40 %.
 
                           
                          