Réforme des retraites : les Français nés après le 1er juillet 1961 seront concernés, annonce Élisabeth Borne
La Première ministre Élisabeth Borne a annoncé dans un entretien accordé à nos confrères du Parisien que la réforme des retraite devrait s’appliquer de manière progressive dès l’été 2023 à la génération née au deuxième semestre 1961. Le point sur les premiers arbitrages de la réforme, qui sera dévoilée le 15 décembre.
Report progressif de l’âge de départ de 62 à 65 ans
Élisabeth Borne a rappelé l’engagement présidentiel d’Emmanuel Macron: « le report progressif de l’âge de départ à la retraite de 62 à 65 ans d’ici 2031 », qui permettrait selon le gouvernement de ramener le système des retraites à l’équilibre dans les 10 ans.
L’exécutif pourrait toutefois se montrer ouvert aux propositions des partenaires sociaux, tant que le résultat est au rendez-vous : si un « autre chemin » permettant « d’atteindre le même résultat » est proposé par ces derniers, il sera étudié. Seuls deux scénarios sont écartés d’office :
- La baisse du montant des retraites ;
- Et la hausse du coût du travail par des cotisations supplémentaires.
1er juillet 1961 : date fatidique
La réforme a vocation à s’appliquer à (presque) l’ensemble des Français qui ne sont pas encore à la retraite. Et pour cause : la Première ministre a indiqué que seraient concernés l’ensemble des Français nés « à partir de la génération née au deuxième semestre 1961 ».
Bien entendu, l’application de la réforme sera progressive : « il ne s’agit pas de dire que du jour au lendemain, on passe de 62 à 64 ou 65 ans. Les personnes concernées nées en 1961 travailleront quelques mois de plus avant de pouvoir atteindre l’âge légal de départ en retraite » a-t-elle expliqué au Parisien.
Décote, minimum de pension, carrière longue, retraite progressive
Afin que la réforme soit la plus « juste » possible, la majorité avance plusieurs propositions :
- L’âge de la décote ne devrait pas augmenter, et devrait rester à 67 afin de ne pas pénaliser les femmes, notamment ;
- Le minimum de pension devrait, à l’issu de cette réforme, être fixé à 1 200 € (soit 85 % du SMIC) ;
- Le dispositif de carrière longue devrait être maintenu « et même assoupli » pour ceux qui ont commencé à travailler très tôt et les périodes de congé parental pourraient être pris en compte dans le calcul de la durée de cotisation de ce dispositif
- Le dispositif de retraite progressive pourrait être élargi à la fonction publique
Quid de la pénibilité et des régimes spéciaux ?
Pour les régimes spéciaux, la Première ministre a confirmé que les nouveaux recrutés des régimes spéciaux devraient être affiliés au régime général. La clause du grand-père est donc vouée à s’appliquer : les personnes qui travaillent actuellement à la Banque de France, la RATP, les industries électriques et gazières, etc. devraient garder leurs privilèges en la matière.
En matière de pénibilité, la Première ministre estime qu’il devrait être possible « d’encore améliorer les facteurs pris en compte, notamment pour renforcer la prévention de l’usure professionnelle ». Il est par exemple envisagé que le compte pénibilité puisse être utilisé pour de nouvelles utilisations « par exemple pour un congé de reconversion ».
Affaire à suivre.