Réforme des retraites : une motion de censure peut-elle aboutir ?

Deux motions de censure ont été déposées en riposte à l’utilisation du 49.3 par Élisabeth Borne, visant à faire adopter la réforme des retraites sans vote de l’Assemblée nationale : la première provient du groupe Liberté, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT) et la seconde du Rassemblement national. Alors que le vote est prévu en fin d'après-midi, les regards se tournent vers les députés Républicains (LR). Et pour cause : leur voix est nécessaire pour adopter l'une ou l'autre des motions.

Une mention de censure ne peut être adoptée qu’à la majorité absolue des membres composant l’Assemblée nationale. Sur les 573 élus siégeant à l’Hémicycle, 287 doivent donc voter en sa faveur. Pour arriver au compte, le vote d’environ 27 députés Républicains est nécessaire.

Et ce n’est pas gagné : Éric Ciotti, président du parti, est partisan de la réforme des retraites. Mais certains députés LR ont d’ores et déjà indiqué qu’ils allaient voter en faveur d'une (ou des deux) motion de censure. C’est le cas de Ian Boucard, Fabien Di Filippo, Maxime Minot, Pierre Cordier et surtout d’Aurélien Pradié, numéro 2 du parti, qui a annoncé ce matin qu’il voterait en faveur de la motion transpartisane.

Verdict en fin d’après-midi : vers 16 heures, les groupes LIOT et Rassemblement National viendront défendre leur motion de censure. Élisabeth Borne s’exprimera ensuite devant les députés, avant que ces derniers ne passent au vote. Le premier se fera sur la motion déposée par le groupe LIOT, et sera suivi de l’annonce du résultat par la présidente de l’Hémicycle, Yaël Braun-Pivet. Suivra ensuite le second vote, portant sur la motion de censure du Rassemblement National.

En cas d’adoption, la Première ministre devra remettre à Emmanuel Macron la décision de son Gouvernement. Le projet de loi de réforme des retraites serait alors rejeté.