Réforme des retraites : les propositions de Macron et Le Pen
Les candidats qualifiés au 2nd tour des élections présidentielles sont connus depuis dimanche soir : Emmanuel Marcon (LREM) et Marine Le Pen (Rassemblement national) s’affronteront le 24 avril prochain.
Retour sur leur programme en matière de retraite.
Age de départ à la retraite : des propositions à l’opposé
Concernant l’âge légal de départ à la retraite, les deux candidats ont une vision diamétralement opposée.
Emmanuel Macron
Emmanuel Macron propose de son côté un report à 65 ans, contre 62 ans aujourd’hui, à l’horizon 2032. Ce report se ferait donc de manière progressive sur 9 ans, chaque génération devant cotiser quatre mois supplémentaires. C’est donc une année de plus que ce que proposait le gouvernement dans sa réforme des retraites, stoppée net en avril 2020 en raison de la crise sanitaire.
Certaines catégories de travailleurs devraient néanmoins être exclus de cette mesure afin de prendre en compte certaines spécificités : carrières longues et pénibilité. Le candidat propose ainsi de conserver la possibilité, pour ces catégories de personnes, de pouvoir partir à la retraite dès 62 ans.
Certains fonctionnaires, les « catégories actives » de la fonction publique (surveillants pénitentiaires, policiers, contrôleurs aériens…), devraient quant à eux toujours pouvoir bénéficier d’un âge de départ anticipé.
S’agissant des personnes en situation de handicap, la même solution semble envisagée.
Marine Le Pen
Marine Le Pen, quant à elle, refuse tout report de l’âge légal de départ à la retraite, le laissant fixé à 62 ans. Elle propose cependant d’ouvrir la retraite à 60 ans pour celles et ceux ayant commencé à travailler avant 20 ans et disposant de 40 annuités de cotisations. Pour la candidate « ce projet est juste et raisonnable. Plus on a travaillé dur, plus on doit pouvoir partir tôt ».
La candidate envisage également que le système de retraite soit progressif pour les personnes ayant débuté leur carrière professionnelle avant 25 ans. Autrement dit, les personnes entrées dans la vie active plus tôt verraient leur nombre de trimestres à cotiser diminuer, afin d’accéder au taux plein. Pour celles ayant commencé à travailler après 25 ans ou plus tard, en revanche, Marine Le Pen précise que les règles actuelles resteraient inchangées.
Autres mesures : montant des pensions de retraite, indexation, régimes spéciaux…
Sur le minimum vieillesse, les deux candidats s’accordent pour le revaloriser. Aujourd’hui, l’aide est, à taux plein, de 916,78€ par mois pour une personne seule. Le candidat de La République En Marche propose de le faire passer à 1 100 € pour une carrière complète. Du côté du Rassemblement national, on propose de le revaloriser à 1 000 €.
Marine Le Pen, à l’instar d’Emmanuel Macron, propose la ré indexation des pensions sur l’inflation. Elle propose également la réinstauration de la demi-part fiscale pour les veufs et veuves supprimée en 2014 sous le gouvernement de François Fillon, lorsque Nicolas Sarkozy était président de la République.
Concernant les régimes spéciaux, Emmanuel Macron maintient sa position et envisage leur suppression. Pour autant il indique que l’éventuelle suppression ne concernera que les nouveaux entrants.
Il envisage également de poursuivre les concertations sur un régime universel plus simple, qui ne concernerait, la encore, que les générations futures.