Régime universel de retraite : les chômeurs, grands perdants ?
                    Dès l’entrée en vigueur du système universel de retraite en points, les périodes de chômage seront moins bien prises en compte.
En effet, l'article 42 du projet de loi prévoit que « les périodes de chômage donneront lieu à l’acquisition de points sur la base des indemnités versées à ces assurés au titre de ces périodes, notamment l’allocation de retour à l’emploi (ARE) et, dans l’attente des conclusions des travaux en cours sur le revenu universel d’activité (RUA), l’allocation spécifique de solidarité (ASS) ».
Actuellement, les périodes de chômage permettent de valider des trimestres retraite, à raison de 4 par an maximum. À compter de 2025, les indemnités versées au titre de ces périodes de chômage - Allocation de retour à l’emploi (ARE), futur Revenu universel d’activité (RUA), Allocation de solidarité spécifique (ASS) – et certaines formations proposées par Pôle emploi, donneront lieu à des points retraite.
Ce passage impliquera un changement notable : dans le système actuel, le calcul des droits à la retraite se fait sur la base des 25 meilleures années de la carrière, les périodes d’inactivité telles que le chômage sont donc gommées. Dans le régime universel, l’ensemble de la carrière comptera ; de ce fait, en cas de chômage ou de baisse de revenus, le nombre de points acquis sera donc moins important.
En outre, les droits à retraite ne seront plus calculés sur le dernier salaire précédent la période de chômage mais sur le montant de l’allocation qui est forcément inférieur.
Enfin, les périodes de chômage non indemnisé ne généreront pas de droits à la retraite ; en tout cas, l’article 42 du texte de loi n’en fait pas mention. Ce serait une nouvelle perte de droits pour les chômeurs puisqu’actuellement, les périodes de chômage non indemnisé permettent d’acquérir jusqu’à 6 trimestres de retraite, voire même jusqu’à 20 trimestres si l’assuré a plus de 55 ans.