Retraites complémentaires AGIRC/ARRCO : la baisse des pensions est actée

PUBLIÉ LE :

Selon une étude du Conseil d’Orientation des retraites (COR), dévoilée le 5 avril 2016 par Le Figaro, les salariés doivent s’attendre à une baisse de leur pension de retraite complémentaire dans les régimes AGIRC/ARRCO.

« Un cadre né en 1959, voulant partir à la retraite dès qu'il a cotisé suffisamment longtemps au régime de base, perdra ainsi environ 14,5 % de sa pension complémentaire. Cette « perte» relative s'accentuera au fil des générations pour atteindre plus de 17 % pour un cadre né en 1990. Les salariés non cadres y laisseront un peu plus, soit près de 18 % pour la génération 1990 », précise le journal.

L’incidence de l’Accord AGIRC/ARRCO d’octobre 2015

La cause de cette perte de revenu est directement liée à l’accord AGIRC/ARRCO du 30 octobre 2015 instaurant à compter de 2019 le système du bonus/malus, appelé coefficient de solidarité.

Ce dernier prend la forme d’une décote de 10 % de la pension de retraite complémentaire pendant une durée de 3 ans dans la limite de 67 ans pour les salariés qui liquident leur retraite à taux plein dans le régime de retraite de base de la Sécurité sociale.

Ce « malus » de 10 % est annulé si l’assuré accepte de travailler une année de plus.

Si l’assuré qui remplit les conditions d’obtention du taux plein dans les régimes de retraite de base souhaite continuer de travailler, il se verra appliquer, pendant un an, un coefficient majorant sur le montant de sa retraite complémentaire. Ce « bonus » sera de :

  • 10 % pour le salarié qui décale la liquidation de ses droits d’au moins 2 ans
  • 20 % pour le salarié qui décale la liquidation de ses droits d’au moins 3 ans
  • 30 % pour le salarié qui décale la liquidation de ses droits d’au moins 4 ans

La baisse du rendement des régimes AGIRC/ARRCO

Au-delà du dispositif « bonus/malus », Le Figaro revient sur la baisse de rendement des régimes de retraite en indiquant que même « après l'extinction du malus, ou dès sa première pension si le cotisant préfère travailler plus longtemps pour l'éviter, la «perte» sera plus faible mais persistera. Elle atteindra 4,5 % pour un cadre né en 1959 et jusqu'à 8 % pour la génération 1990 », poursuit le quotidien à partir des sources du COR.

La chute du rendement technique des régimes de retraite n’est pas un phénomène nouveau. Elle est due en grande partie au déséquilibre démographique (baisse du nombre de cotisants par rapport au nombre de retraités) véritable talon d’Achille des régimes par répartition.  « Légèrement supérieur à 12 % pour chaque régime, les accords successifs (y compris celui de mars 2013 sur l’AGIRC/ARRCO) l’ont presque divisé par 2 », note l’INSEE dans son étude de décembre 2015.

L’accord du 30 octobre 2015 vise à rabaisser encore ce rendement technique à hauteur de 6 %. Un objectif qui devrait être atteint avec l’augmentation du taux d’appel des cotisations AGIRC/ARRCO de 2 points (passage de 125 % à 127 %) à compter de janvier 2019. Les générations nées après 1957 seront impactées par cette évolution.

Conclusion : en sachant que la part de la retraite complémentaire AGIRC/ARRCO dans la retraite globale augmente au fur et à mesure que le salaire progresse (elle représente environ la moitié de la pension pour un ancien cadre ayant gagné en moyenne 5 400 euros brut), les salariés ont de plus en plus intérêt à se pencher sur les solutions de retraite individuelle pour améliorer leurs vieux jours.

Cet article issu de Previssima.fr est soumis au droit d'auteur, protégé par un logiciel anti-plagiat. Toute reproduction, rediffusion ou commercialisation totale ou partielle du contenu, sans l’autorisation expresse de la société Previssima, est interdite. Les informations diffusées sur Previssima.fr (hors forum) sont toutes vérifiées par un service juridique spécialisé. Toutefois, Previssima ne peut garantir l'exactitude ou la pertinence de ces données. L'utilisation des informations et contenus disponibles sur l'ensemble du site ne peuvent en aucun cas engager la responsabilité de Previssima.