Retraites : l’âge pivot, déjà appliqué au sein du régime complémentaire AGIRC-ARRCO
                    Les négociations visant à trouver un compromis autour de la réforme des retraites reprennent aujourd’hui, les discussions devraient porter sur le point d’achoppement principal : l’âge pivot de 64 ans, rejeté par près des 2/3 des Français mais également par les organisations syndicales dites « réformistes », telles que la CFDT, la CFTC ou encore l’UNSA.
Cet âge pivot, qui cristallise donc les oppositions, n’est pas toutefois pas une nouveauté en soi : l’AGIRC-ARRCO, régime de retraite complémentaire des salariés du privé, géré par les partenaires sociaux, a instauré depuis le 1er janvier 2019 de nouvelles conditions de départ à la retraite, afin de retrouver un équilibre financier : un coefficient de minoration ou de majoration lié à l'âge, plus communément appelé « bonus-malus », s’applique sur certaines pensions.
Dans le détail, pour les salariés du secteur privé nés après le 1er janvier 1957, le dispositif s’applique comme suit :
- En cas de départ en retraite à la date du taux plein dans le régime de base, une minoration temporaire de 10 % s’appliquera pendant 3 ans sur le montant des pensions AGIRC-ARRCO au maximum jusqu’à l’âge de 67 ans. Des exceptions sont toutefois prévues pour les petites retraites et les situations de handicap
 - Si l’affilié recule d’un an la liquidation de sa pension, aucune minoration ne sera appliquée
 - Si l’affilé recule sa retraite de 2, 3 ou 4 ans, il bénéficiera d’un bonus, sous forme de majoration de sa pension de retraite complémentaire pendant une durée d’une année, de 10 % (2 ans), de 20 % (3 ans) ou de 30 % (4 ans)
 
In fine, la logique semble comparable à celle prônée actuellement par l’Exécutif : inciter les salariés à travailler au-delà de l’âge légal de départ à la retraite, au moins jusqu’à un âge d’équilibre fixé à 63 ans, afin de toucher une pension complémentaire à taux plein.
Nuance toutefois avec l’âge pivot préconisé par le Gouvernement : la décote appliquée à la pension de retraite complémentaire de l’AGIRC-ARRCO est limitée à 3 ans, tandis que dans le futur régime universel, un malus de 5 %/an s’appliquera de manière viagère, c’est-à-dire, durant toute la période de versement de la retraite. À vie, en d'autres termes.