Une retraite fondée sur la cotisation et non sur un âge de départ ? Gabriel Attal défend un nouveau système

PUBLIÉ LE :
Une retraite fondée sur la cotisation et non sur un âge de départ ? Gabriel Attal défend un nouveau système

Le patron du parti présidentiel souhaite relancer le débat sur les retraites à travers une idée forte : un référendum où il pourrait être proposé aux Français de choisir un système qui ne se baserait plus sur l’âge légal de départ, mais sur la durée de cotisation. Explications.

Mettre un terme au seuil d’âge

Alors que la question des retraites a ravivé les tensions ces dernières semaines dans le cadre des négociations entre le gouvernement et les partenaires sociaux, Gabriel Attal propose un changement plus profond.

Dans une interview publiée sur le site Les Échos, l’ancien Premier ministre, désormais chef du parti Renaissance, esquisse une réforme structurelle qui s’affranchirait d’un âge de départ fixe, pour privilégier une logique centrée sur la durée de travail. Il ne s’agirait donc plus de fixer un seuil d’âge (fixé à 64 ans depuis la réforme de 2023), mais de se baser « uniquement sur une durée de cotisation en continuant à travailler plus longtemps ».

Un mélange hybride entre capitalisation et répartition

La proposition irait plus loin en intégrant « une part de capitalisation », une orientation déjà évoquée, là encore, par un autre ancien Premier ministre, Édouard Philippe. « L’urgence est de garantir l’équilibre du système à court terme », affirme Gabriel Attal. Cette nouvelle approche viserait aussi à mieux prendre en compte les carrières longues, discontinues ou exposées à la pénibilité.

Mais comment faire avancer un tel dossier, alors que le « conclave » des retraites n’a pas débouché sur des avancées concrètes, et que l’exécutif dispose de marges de manœuvre limitées à l’Assemblée ?

Gabriel Attal avance une solution : soumettre la proposition à un référendum, si l’on « considère qu’il est important de la mettre en place ». Autre option possible : laisser les électeurs trancher lors de la présidentielle, si l’un des candidats porte cette idée dans son programme.

Une stratégie politique plus large

L'ancien Premier ministre propose en outre pour combler le déficit de désindexer certaines pensions de l'inflation. « L’indexation automatique et pleine de l’ensemble des pensions n’est pas intangible », souligne-t-il, évoquant un coût de 15 milliards d’euros en 2024. Une déclaration qui s’inscrit dans une séquence politique plus vaste, au cours de laquelle Gabriel Attal a également exposé plusieurs axes économiques.

Il s’est dit favorable à une « année blanche » budgétaire pour 2025, qui consisterait à geler certaines dépenses, sans les réévaluer à l’aune de l’inflation. Cette approche viserait à contenir la dynamique budgétaire, tout en affichant un effort de rigueur.

Autre proposition marquante : créer les conditions d’une « hausse de salaires de 40 milliards d’euros ». Ce « choc », comme il le nomme, pourrait être obtenu « en supprimant la part salariale de la cotisation vieillesse ».

Reste à savoir si cette ligne séduira les partenaires sociaux, encore échaudés par les réformes passées, et si elle trouvera un écho favorable dans le débat public à l’horizon de la présidentielle de 2027.

Cet article issu de Previssima.fr est soumis au droit d'auteur, protégé par un logiciel anti-plagiat. Toute reproduction, rediffusion ou commercialisation totale ou partielle du contenu, sans l’autorisation expresse de la société Previssima, est interdite. Les informations diffusées sur Previssima.fr (hors forum) sont toutes vérifiées par un service juridique spécialisé. Toutefois, Previssima ne peut garantir l'exactitude ou la pertinence de ces données. L'utilisation des informations et contenus disponibles sur l'ensemble du site ne peuvent en aucun cas engager la responsabilité de Previssima.